Le Grenier de Clio : Arts & mythologie.
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CLASSICISME

Le style classique, repousse l'exubérance baroque au profit d'une conception équilibrée et raisonnable des formes, privilégiant l'ordre et l'harmonie.

La prédominance du Bernin sur la scène artistique romaine ne doit pas faire oublier l'importance du groupe d'artistes qui s'opposaient au drame émotionnel et à la liberté de formes du baroque. Ceux-ci conjuguèrent la couleur et la solidité baroques au renouveau des formes antiques. Nicolas Poussin (1594-1665), influencé par le Dominiquin, en était le chef de file. Si Rome applaudit à la poésie gracieuse de ses premières œuvres, la sobriété et l'abstraction de ses compositions mythologiques et religieuses étaient plus conformes au goût parisien. Poussin réalisa aussi des paysages qui lui permettaient d'exprimer sa vision mathématique et contemplative du monde.
Le Lorrain (1600-1682) insuffla un esprit nouveau à la peinture de paysages. Son approche sensible de la nature et ses effets magiques de lumière transformèrent les paysages stylisés des artistes du Nord en évocations poétiques des aspects changeants de la campagne italienne. Les peintures de batailles tumultueuses et les scènes de genre brutales et mystérieuses du peintre italien Salvator Rosa (1615-1673) le font considérer comme un précurseur du paysage romantique.

L'architecture et l'art décoratif en France.

L'architecture française du XVIIe siècle évolua d'une liberté décorative sophistiquée aux raffinements rationnels du classicisme. L'architecture du palais du Luxembourg, à Paris (1615-1630), œuvre de Salomon de Brosse (1571-1626), respecte les règles classiques. François Mansart (1598-1666) chercha à fondre les diverses parties d'un bâtiment en une harmonie d'ensemble et généralisa l'usage de la mansarde, comble au toit brisé à quatre pans, qui remplaça le toit à deux pans.
À l'instigation de Louis XIV, le château de Versailles naquit de la collaboration de trois hommes : le style varié et ornemental de l'architecte Louis Le Vau (1612-1670) s'accorda aux scènes décoratives et grandioses du peintre Charles Le Brun (1619-1690) et à la conception des jardins du paysagiste André Le Nôtre (1613-1700). Jules Hardouin Mansart (1646-1708) transforma le château en un symbole puissant de prestige et d'autorité, en ajoutant les ailes imposantes de la façade sur jardin, la galerie des Glaces, ainsi que les Petites et les Grandes Écuries, la nouvelle Orangerie et le Grand Trianon. Il réalisa aussi, à Paris, la chapelle des Invalides, la place des Victoires et l'actuelle place Vendôme.

L'architecture anglaise.

Restée totalement étrangère au style baroque, l'architecture anglaise subit cependant l'influence de l'Italien Palladio. Inigo Jones (1573-1652) joua un rôle essentiel dans l'élaboration du style classique anglais palladien : sa Maison de la Reine à Greenwich (1615-1619), qui tranche avec le style Tudor en vigueur à l'époque, témoigne de son sens de la sobriété et du dépouillement palladianiste. Sa Salle des banquets de Whitehall (1619-1622), de style ultraclassique, reçut cependant le concours de Rubens.
À la Restauration, en 1660, un style classique plus modeste prévalut, inspiré des Flamands et des Français. Ce mouvement est associé au nom de l'architecte religieux Christopher Wren (16321723), qui reconstruisit la cathédrale Saint-Paul et les églises de la City détruites lors du grand incendie de Londres en 1666. Ses extensions d'Hampton Court (1690-1696) et de l'hôpital de Greenwich à partir de 1696 sont monumentales. Certains des dessins de Wren sont probablement l'œuvre de son élève Nicolas Hawsmoor (1661-1716) qui fut aussi l'assistant de John Vanbrugh (1664-1726). Le style baroque et inventif de ce dernier, qui s'exprime notamment dans l'architecture du château de Howard (1699) et du palais de Blenheim (1705-1724), oppose la nervosité des mouvements à la massivité des maçonneries.

 

bdp

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