VIRGINIE

Virginie ou Verginia, jeune plébéienne d'une grande beauté, était fiancée à Lucius Icilius, un ancien tribun de la plèbe. Appius Claudius, l'un des décemvirs, s'éprit d'elle et voulut la séduire mais elle lui résista. Un de ses affranchis, Marcus Claudius, affirma qu’elle était la fille d’une esclave et donc esclave elle-même. Elle avait était volée dans son jeune âge et intégrée à la famille de Verginius qui n’était pas son vrai père. Il était normal qu’elle revienne chez son propriétaire.
Son oncle, Numitorius, et son fiancé, Lucius Icilius, essayèrent en vain de plaider sa cause. Ils firent remarquer que Verginius était absent pour le service de la République, qu'il serait là le lendemain si on l'avertissait, et qu'il était injuste de débattre du sort de sa fille en son absence.
Virginius, qui était centurion à l’armée au camp de l’Algide, fut averti et accourut en tout hâte. Il arriva au Forum dans le moment où Appius Claudius allait livrer sa fille à un de ses affranchis.
Voyant qu’il ne pouvait rien faire, le malheureux père, tira sa fille à l'écart, il saisit un couteau à l'étal d'un boucher, et le lui plongea dans le cœur pour la soustraire à l'opprobre d’une vie d’esclave.
« C’est le seul moyen qui me reste, ma fille, pour te rendre la liberté », et il transperça la poitrine de la jeune fille. Puis il se tourna vers le tribunal : « Maudis sois-tu Appius, et puisse ce sang retomber sur ta tête ! »
Marcus Claudius envoya ses licteurs pour arrêter Lucius Icilius mais le peuple qui commençait à être excéder par les manigances du décemvir, bloquèrent les licteurs après une courte lutte et privèrent Appius Claudius de ses pouvoirs.
Suite à cet acte et à un nouveau soulèvement de la plèbe, les décemvirs durent céder le pouvoir, à la demande du Sénat.
D’après Tite-Live, Histoire romaine, livre III, 44 sqq.

La mort de Virginie :

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