Maniérisme

Le maniérisme est né en Italie vers 1520, il se répand en Europe, pratiqué diversement selon les centres jusqu'au début du XVIIe siècle.

Le style maniériste allie l'émotion et la religiosité à un raffinement et une virtuosité extrêmes. Issu de la Seconde Renaissance, il en rejette toutefois les valeurs classiques. Dans les œuvres des artistes florentins, le Pontormo (1494-1556) et Bronzino (1503-1572), les expressions des personnages sont élégantes et dignes, leurs attitudes complexes et apprêtées et les couleurs contrastées.

Irréalisme, raffinement, sophistication en sont les traits dominants : le corps humain s'étire selon une ligne « serpentine », les sujets confinent au fantastique, voire à l'ésotérisme, dans une recherche d'atmosphères rares ; le dessin est mis en avant, avec un penchant pour les formes géométriques et une tendance à la déformation des perspectives ; les couleurs deviennent acides, crues, favorisant les contrastes.

Les magnifiques bronzes et travaux d'orfèvrerie de Benvenuto Cellini (1500-1571) ainsi que les œuvres de Giambologna (1529-1608) illustrent le maniérisme dans le domaine de la sculpture.
À Mantoue, l'élève de Raphaël, Giulio Romano (1492 ou 1499-1546), appliqua le style maniériste dans ces dessins du palais ducal des Gonzague. Le style très coloré des retables et des fresques du Corrège (vers 1489-1534) s'inspire de Michel-Ange et de Raphaël. Ses fresques en trompe l'œil à la cathédrale et à l'église Saint-Jean à Parme en font le précurseur du baroque. Le Parmesan (1503-1540), dont les personnages présentent une distorsion élégante quoique étrange, subit son influence.
François Ier commanda au Primatice (1504-1570) et au Rosso (1494-1540) les décorations du château de Fontainebleau. Ce style ornemental influença profondément les artistes français Jean Goujon (1510-1566) et Germain Pilon (vers 1528-1590), sans affecter toutefois le peintre de cour Jean Clouet (vers 1485-1541). En Espagne, le Greco (1541-1614) développa un style très personnel. La vivacité des couleurs, la ligne allongée des personnages et les visions mystiques caractérisent sa peinture, ultime transition entre le maniérisme et le baroque.