Le Grenier de Clio : Arts & mythologie.
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BAROQUE

Le baroque et le classicisme, les deux grands styles artistiques apparus au XVIIe siècle, l'un en Italie, l'autre en France, s'épanouirent principalement dans les pays catholiques, principalement la France et l'Italie. S'ils s'opposent tous deux aux artifices et à l'aridité du maniérisme tardif italien, ils n'en restent pas moins totalement éloignés l'un de l'autre.
Ainsi, le style baroque, rejetant l'équilibre et le sens des proportions prônés par la Renaissance, combine les effets spectaculaires, le mouvement, la vivacité des couleurs et le détail décoratif, avec l'originalité et la liberté d'expression. Exaltant la puissance de l'Église catholique, il se diffuse peu à peu en Autriche, en Allemagne, en Espagne et pénètre jusqu'en Russie.

La peinture baroque italienne.

Le Caravage (1573-1610) est le peintre phare de cette période. Ses premières œuvres bousculent les traditions en célébrant des personnages vulgaires au sexe équivoque et en représentant les saints comme des gens ordinaires. Son imagerie religieuse, très puissante, s'exprime par les attitudes saisissantes des personnages, sur des fonds sombres, et par l'utilisation dramatique du clair-obscur.

Ludovico Carrache (1555-1619) et ses cousins Agostino (1557-1602) et Annibale (1560-1609) représentent l'orthodoxie de la première révolution baroque. Leur école artistique servit de modèle aux académies européennes du siècle suivant. Ils mêlèrent les emprunts à la Renaissance à une richesse des contrastes et des couleurs et à une complexité de composition dont bénéficient leurs personnages massifs.
Le Guide (Guido Reni, 1575-1642) et le Dominiquin (1581-1641) furent leurs élèves les plus doués. Les fresques du Martyre de saint André (1608), auxquelles ils travaillèrent tous deux, illustrent leurs différentes approches. La composition décorative du Guide contraste avec l'importance de la narration chez le Dominiquin. La recherche de la beauté idéalisée, la grâce rythmique et l'élégance du rendu chez le Guide s'opposent au classicisme austère et original du Dominiquin.

L'évolution du baroque hors de l'Italie.

Thétis confie Achille à Chiron
Pierre-Paul RUBENS

Pierre Paul Rubens (1577-1640) étudia en Italie. Mais son imagination fertile et sa technique virtuose l'emportèrent vite sur ses influences italiennes. Ses toiles contiennent toute l'énergie, la sensualité et la couleur du baroque. Peintre de la tendresse et de la sensibilité, notamment dans ses portraits, il sut aussi animer ses paysages et ses retables.
Son œuvre foisonnante requit la participation de nombreux assistants. Parmi eux figurent Jacob Jordaens (15931678), plus emphatique que son maître, et Antoine Van Dyck (1599-1641), au style plus épuré et dont l'élégance et la majesté des portraits conquirent les cours de Gênes et d'Angleterre.
Avec l'Espagnol Vélasquez (1599-1660), le portrait devint un genre majeur. Ses premières œuvres représentent des scènes de la vie quotidienne et trahissent l'influence du Caravage. Ses peintures religieuses et mythologiques sont empreintes d'un naturalisme sobre. Il appréhenda tous les modèles de ses portraits avec la même simplicité, qu'il s'agisse de nobles, de nains pathétiques de la cour ou de frêles infants.

L'architecture baroque.

Thétis confie Achille à Chiron
Gian Lorenzo BERNINI

Bernini (1598-1680) est l'artiste le plus important de cette période. D'un naturalisme brillant, sa sculpture exprime des idées d'une grande originalité. Il parvient ainsi à réunir dans le groupe de l'Extase de sainte Thérèse (1645-1652) l'architecture, la peinture et la sculpture. Il transforma la place carrée de Saint-Pierre en une colonnade elliptique qui suggère les bras protecteurs de l'Église. Ses compositions complexes s'allient avec bonheur aux formes simples de son architecture, fermement ancrées dans la tradition classique de la Renaissance.
Celle-ci tranche avec l'œuvre inventive et fantaisiste de l'architecte Borromini (1599-1667) et avec la richesse sensuelle et l'harmonie formelle de l'architecture et de la peinture décorative de Pierre de Cortone (1596-1669). Les dernières œuvres de celui-ci déploient cependant une simplicité architecturale et une luminosité picturale qui traduisent une conscience aiguë du classicisme naissant.

bdp

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